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Bruno Pelletier a beau avoir accroché la redingote de Gringoire au tournant du millénaire, le personnage, lui, ne l’a jamais réellement quitté. Il en a eu la preuve il y a quelques jours en réintégrant la troupe du spectacle musical Notre Dame de Paris pour un tout dernier tour de piste. «La gestuelle, les mimiques… tout ça m’est revenu en quelques secondes», raconte-t-il.

Pour plusieurs, les noms de Gringoire et de Bruno Pelletier sont à jamais indissociables, et ce, même si le chanteur a cessé de l’interpréter il y a de cela 22 années. Il faut dire que c’est lui qui lui a donné naissance, portant les paroles de Luc Plamondon sur scène pour la toute première fois, en 1998. Depuis, Le temps des cathédrales lui colle à la peau comme au programme de chacun de ses spectacles.

«Les gens se sont mis à applaudir quand je suis arrivé sur scène, avant même que je n’aie le temps de chanter une seule note. C’est extrêmement touchant – émouvant, même – de voir tout cet amour. Mais ça me montre que je dois être à la hauteur de ce souvenir», avance Bruno Pelletier.

Travail colossal

Et ça, il y travaille depuis plusieurs mois déjà, étudiant assidûment les captations vidéo des plus récentes productions en vue de son grand retour. Car le spectacle a changé depuis que Bruno Pelletier l’a quitté.

Le récit, inspiré de l’œuvre de Victor Hugo, demeure le même, soit celui de trois hommes (Quasimodo, Phœbus et Frollo) qui se disputent l’amour de la gitane Esmeralda. La forme, toutefois, a évolué graduellement au fil des ans, période au cours de laquelle le spectacle Notre Dame de Paris a été applaudi par plus de 15 millions de spectateurs à travers le monde.

Son Gringoire actuel, par exemple, est en quelque sorte différent de celui qu’il interprétait à l’époque. Pourquoi? Parce que le personnage a, forcément, vieilli au même rythme que son interprète qui, lui, soufflera 60 bougies demain. C’est pour cette raison que Bruno Pelletier a tenu à apporter certaines modifications à son approche et son apparence, avec un costume aux couleurs altérées et un maquillage revu.

«Je voulais qu’il ait un look un peu différent pour montrer que c’est une nouvelle relecture du personnage», précise-t-il.

Passer à autre chose

Attendu au sein de la troupe de Notre Dame de Paris sur les scènes de Montréal, Québec, Sherbrooke et Trois-Rivières jusqu’au 14 septembre, Bruno Pelletier demeure catégorique : il accrochera pour de bon la redingote de Gringoire au terme de cette série de spectacles. Pas question de prolonger l’aventure au-delà de ces dates.

«C’est un rôle très, très exigeant. Je ne pensais jamais reprendre ce rôle, surtout pas à 60 ans. En fait, après l’avoir fait quelques fois, je me suis demandé comment j’ai pu le faire sept fois par semaine durant si longtemps. Alors c’est vraiment un dernier tour de piste, avant de me consacrer à de prochains projets», explique-t-il.

Il est vrai qu’il sera particulièrement occupé au cours des mois à venir.

Mais le chanteur reste tout même bien lucide, sachant très bien que Gringoire ne sera jamais bien loin.

«Il ne me quittera jamais complètement ; je vais continuer de chanter ses chansons pour le reste de ma vie», promet Bruno Pelletier.

Le spectacle musical Notre Dame de Paris s’installera à la Place des Arts de Montréal à compter de mardi, puis au Grand Théâtre de Québec dès le 25 août. Bruno Pelletier y interprétera le rôle de Gringoire en alternance avec Gian Marco Schiaretti.